Drôle de conte de fée

Publié le par Les Apéritures de Cherbourg

Drôle de conte de fée

Si je vous disais : construisez une histoire d'amour entre Jean Dujardin et Ségolène Royal, le méchant de l'histoire était... disons... Tintin ! Pas le choix, faut y aller !

Quand Dieu s’éprit de Mickael, celui-ci se demanda bien ce qu’il se passait. Toute cette électricité dans son corps, qui demandait à sortir... Cette décharge d’amour qui l’irriguait de tous ses pores. Ce flot, ce swing intérieur commençait à former des mélodies, des mouvements saccadés. Dieu s’approchait de plus en plus de lui pour lui faire ressentir la pulsation de son amour indicible. Mickael Jackson frémissait et il commença à chanter cette tension intérieure.

Son bassin, par mouvements saccadés ouvrait la vie en lui, sa voix devenait plus sauvage, des cris immenses soulevant des générations donnaient à entendre le nouveau et audacieux, fougueux et talentueux Mickael.

Dieu et Mickael ne faisaient plus qu’un pendant ces inspirations créatives, c’était là le don de l’Amour divin dans la bouche épanouie de Mickael. Un don pour le monde. Une grande jouissance créative, sauvage, râpeuse, et délicieuse.

C’est alors qu’arriva une grande castratrice : La Reine d’Angleterre qui, derrière un masque tendre et compatissant resserrait une main de fer.

Se lisait dans la plus grande obscurité « Je te tiens ici mon grand ». Dans son fauteuil de velours, ses bigoudis bien rebondis, ses joues dodues, elle se tenait là. La Reine Mère. Pleine de maléfices en tête, Oh oui, si bien cachés derrière son sourire mais l’œil trahissait une forte condescendance. Elle décida de faire chanter Mickael devant elle, en privé, lui faisant avoir, par là même une certain prestige et privilège.

Mickael commença à envoyer ce jeu intérieur avec sa voix, son pelvis chorégraphique. Oui Mickael aimait cela : provoquer cette vieille femme juste par ses mouvements effrontés, son énergie. Là, c’était pour lui sa plus grande jouissance avec le divin. La Reine Mère savait comment détruire quelqu’un juste par la force de ses pensées. Elle se postait devant lui, l’air le plus chaleureux du monde, presqu’un peu maternant, et commença dans l’ombre, sa sombre litanie. Elle tenta de lui envoyer des sorts par tout cet espace en elle profondément noir qu’elle seul connaissait. Ici, ses frustrations et son amertume lui donnaient des envies de vengeance suffisantes pour saisir quelqu’un et profondément l’embourber. Elle commença son méthodique procédé de destruction. Une histoire de pouvoir… La grande et vieille castratrice avide commença lentement son empoisonnement. Dieu laissa faire.

Il était une fois Maya l’abeille qui avait décidé de partir en voyage. Elle voulait visiter le monde, découvrir de nouvelles contrées, de nouveaux paysages et quitter ses pâles marguerites pour des roses sauvages. Elle prit son envol et butta contre une oreille. Une oreille humaine. Elle connaissait la suite : il tenterait de la chasser de sa main, d’abord, puis à coup d’insecticide… Alors elle décida de changer de cap et voleta au niveau du visage de l’humain. Leurs regards se croisèrent et tout s’arrêta. Il n’y avait plus de temps, l’espace ne s’étendait pas au delà de leurs deux corps si différents. Maya, à cette instant, n’avait plus le désir de se pelotonner sur des pistils, mais rester assise sur l’oreille de cet homme à la peau si sombre. Il lui sourit, l’éclat de ses dents blanches la séduit d’autant plus. Lui aussi avait succombé au charme de l’abeille. Il répétait son discours sur le banc de la Maison Blanche quand le bourdonnement de Maya l’avait agacé. Barack Obama leva la main, non pas pour la chasser, mais pour qu’elle se pose sur son doigt. Et tout deux entreprirent de faire connaissance. Elle qui voulait voyager, elle pu le suivre à travers le monde, cachée dans la doublure de son costume et découvrir l’Inde, l’Espagne, le Mexique… Elle rayonnait de tous ses rayons, il jubilait de prendre le temps de sentir chaque fleur, saisir leur parfums délicats, doux enseignements de Maya. Et en plus, il avait du miel tous les jours ! Mais arrivés en France, le Président français, un gros à lunettes selon Barack, un sent-le-bœuf selon Maya, insista pour qu’ils se rendent au concert de leur star locale : Johny Halliday. Ils se trouvèrent aux loges privées pour discuter avec ce chanteur. Barack sentit Maya bourdonner méchamment dans sa doublure lorsque Johny Halliday se présenta à eux. Lui aussi avait l’air perturbé. Soudain, de la poche du pantalon du chanteur, surgit un frelon asiatique, dard à l’affut.

Avec une abeille ! Quel faible vous êtes ! lança rockeusement Johny Halliday.

  • Vas allumer ton feu ailleurs, répliqua Barack Obama.

Il tenta de maintenir Maya dans sa poche mais elle passa entre ses doigts et surgit face au frelon. Dard à dard, ils voletèrent, tentant de se piquer mortellement.

  • Attention Maya ! s’inquiéta Barack.
  • Votre insecte ne peut rien face à mon Chang Chon !

Barack se rua sur Johny Halliday. Il était difficile de distinguer si c’était du combat terrien ou aérien le plus terrible. Chang Chon était plus fort que Maya, mais elle était plus rapide. Par une vrille souple, elle enfonça son dard dans le dos du frelon. Pas trop pour ne pas mourir dans son combat, mais assez pour ne laisser aucune chance à son ennemi. Chang Chon tomba au sol, mort. Maya vit l’humain de sa vie achever Johny Halliday d’un coup de poing. Quand il rendit son dernier souffle dans un « Ô Marie » plaintif, ils surent qu’ils avaient réussi. Leur joie, à cet instant, était l’égale de leur amour.

Ils n’eurent pas d’enfant, bien sûre. Mais ils vécurent heureux. Même lorsque Barack Obama fut envoyé en prison pour meurtre. Car Maya était près de lui, cachée dans la poche de sa veste de prisonnier, celle contre son cœur.

Il était une fois, une belle blonde, qui, avec son QI d’une huitre faisait comme à son habitude, les magasins. Son nom, vous l’aurez deviné : Nabila. Gandalf le blond et non le blanc, errait avec sa canne tel un vieux mage sans chemin. Nabila, toujours avec son téléphone, croisa dans la rue Gandalf. Surprise par sa belle chevelure blonde, Nabila appela sa meilleure copine : « Nan mais allô, le mec il est vieux et il a de trop beaux cheveux ! Je veux les mêmes ! ». Elle ne se rendit pas compte qu’elle avait les mêmes. Elle succomba à son charme. Et comme une sangsue, elle se dit qu’elle sortirait bien avec ce vieux blond probablement riche. Gandalf n’en voyait aucun inconvénient, bien au contraire, vous l’aurez deviné. Et une histoire d’amour aussi superficielle qu’une émission de TV réalité commença. Marine Lepen, la copine de Nabila, blonde comme une botte de paille, apprit la nouvelle et tomba des nues. Elle n’en croyait pas ses oreilles de vautour. Elle voulait sortir avec Gandalf, le vieux. Elle ne savait pas comment briser le jeune couple. Pour se venger, elle remplaça le shampoing de Nabila par une teinture brune. Au premier « shampoing », Nabila se transforma en brune ! La magie de l’histoire ou les énigmes de la science la rendit intelligente. Elle s’écria : « Mais non, les brunes ne comptent pas pour des prunes ! ». Elle se rendit compte que Gandalf était juste un vieux pervers. Elle le quitta sur le champ. Sitôt fait de sa victoire, Marine en profita alors pour draguer Gandalf ; avec qui elle eut un enfant… mi-femme, mi-sorcière (et oui les gènes du Mage Gandalf résistent) : Marion Maréchal Le Pen.

Dès qu’Albert aperçut Christian dans cette soirée mondaine, il tomba fou amoureux de son élégance, de ses gestes lents, son assurance en société, son subtil parfum envoutaient Albert. Albert, si habitué à s’amuser seul avec ses formules scientifiques, ses calculs sans fin, mais non dénués de poésie et d’humour… Et c’est sans doute cette poésie, cet humour, cette espièglerie qui séduisirent Christian.

Ce petit bonhomme moustachu, discret mais si présent, à l’humour si dévastateur attira immédiatement le regard ténébreux de Christian.

Christian se décidait enfin à s’approcher d’Albert lorsque Serge, qui avait remarqué leurs échanges de regards, Serge qui avait déjà avalé trois whiskies, quatre pastis et cinq bouteilles de Bordeaux, se mit en tête d’empêcher la rencontre entre Albert et Christian. Voyant Christian se diriger subrepticement vers Albert, Serge bouscula deux trois invités ulcérés pour se retrouver sur la route de Christian. Il aborda avec un « J ‘avoue, j’en ai bavé, pas vous, mon amour », et l’entraina dans une java incertaine et titubante.

Christian, par délicatesse et pour ne pas vexer Serge, se laissa entraîner par lui en essayant de maintenir son équilibre tant bien que mal, tout en lançant des regards désespérés à Albert. Albert qui n’était pas si con avait bien perçu les intentions de Serge. Il abandonna la partie… et la soirée. Christian et lui se retrouvèrent néanmoins le lendemain. Mais ceci est une autre histoire.

JP sortait de sa caravane, ce tournage, il en avait raz-la-casquette. Parler lentement, pas trop bouger. Et des phrases parfois courtes mais toujours en longueur. Il n’attendait qu’une chose : qu’on le sorte de cette torpeur molle et harassante comme un désert de goudron fondu. Quand soudain, il le vit, un éclair rouge, flamboyant, devant le soleil, chaque membre prolongé par des flammes. « Oh Whaouh » se dit Bébel. Cet être de métal était l’allégorie de tout ce qu’il attendait. JP ne pouvait que prier pour que la « chose rouge » se pose auprès de lui.

  • Bonjour Monsieur, je cherche « Captain America », vous ne l’auriez pas vu par hasard ?.

Jean-Paul n’y croyait pas, il avait fait demi tour si vite et s’était posé juste à côté de lui. Leurs regards se croisèrent alors. Aucun des deux n’avait jamais rien ressentit de tel. Hypnotisés, sans pouvoir se détacher de leur interlocuteur.

  • Euh... non… je… non… désolé, articula péniblement le pauvre JP, bien décontenancé.
  • Vous m’aideriez à le chercher ? demanda Tony qui avait rassemblé tout son courage de Super Héro pour formuler une telle phrase.
  • Oh oui ! jusqu’au bout du monde mais…, se reprit JP, je ne connais même pas votre prénom !
  • Je m’appelle Tony, Tony Stark.
  • Vous m’emmèneriez au bout du monde Tony Stark ?

Il répondit en le saisissant et en l’emmenant dans les airs. Quel bonheur ! Ils auraient pu continuer comme ça éternellement, et plus encore !

Mais alors qu’ils se reposaient à l’ombre d’un saule au bord d’un charmant lac parcourut par des cygnes et entourés de pleins de petits papillons multicolores, ils entendirent crier :

  • IRON MAN !

Une silhouette moulée dans un latex noir approcha en furie.

  • Et merde, dit Tony
  • Sacré brin d’femme, se dit JP.
  • Pourquoi as-tu raconté à Hulk que je ne m’intéressait à lui que pour ses talents scientifiques et que je comptais lui faire mettre au point un sérum de jeunesse-bombasse éternelle ? Il ne veut plus me voir ! Tu sais ce que c’est que de vieillir pour une actrice comme moi ? Tu as ruiné mon plan parfait de carrière éternelle.
  • Mais enfin, Scarlett, calme toi !
  • Sacré brin de femme, se redit Bebel.
  • Tu lui as dit à ton Jean Paul que tu exploites des enfants chinois pour entretenir ton armure ?
  • T’es un sacré p’tit brin de femme, toi, dit Jean-Paul qui se moquait bien des armures rouges et des enfants chinois devant une telle femme.

Scarlett, qui savait repérer ces choses-là, remarqua l’attention particulière qui lui était portée. Elle jeta un regard plein de haine, de vengeance et de satisfaction et se rapprocha d’un Bebel envouté qu’elle mena par le bout du nez, jusqu’au bout du monde, jusqu’à ce qu’il en meurt. Alors que Tony, à jamais, empreint du regret de celui qu’il savait être son véritable amour. Plus jamais il ne divulgua les secrets d’une blonde en latex noir.

Il était une fois, dans une France au bord du gouffre, la jeune Ségolène. Celle-ci s’était faite trahir autant comme elle avait été insultée, et se sentait bafouée jusqu’au jour où enfin elle sut, elle trouva l’amour de sa vie : Jésus. Sa vie ne serait dévouée qu’à lui. Jésus, le seul, le fils de Dieu. La foi était la seule solution pour Ségolène, Jésus salvateur.

Bien sure, cette dévotion n’était pas de plus simple pour Ségolène, il lui fallait renoncer à bien des plaisirs de la vie, mais quand on aime, on ne compte pas. Et elle avait enfin trouvé sa voie. Seulement voilà, le plus difficile pour Ségolène c’était le manque de répondant chez notre doux Jésus, et autant durant les premiers mois, Ségolène ne s’offusquait pas trop, elle se disait qu’il la faisait un peu mijoter, mais plus ça allait et plus ça la gonflait. Surtout qu’il y avait Johny qui lui faisait du rentre dedans. Certes, Johny en avait perdu, ce n’était plus le même qu’à ses débuts, le beau chanteur à minettes, mais elle avait bien envie de l’entendre lui chanter « Que je t’aime » juste pour elle.

Alors Ségolène commença à se laisser séduire même si sieur Halliday avait perdu en fraîcheur ! Mais valait mieux un Johny bien réel qu’un Jésus absent, non ?

Alors Ségolène et Johny flirtèrent quelques temps et ce qui devait arriver arriva, Jésus fut jaloux, car en fait, il était lui aussi bel et bien amoureux de Ségolène.

Il tendit alors la main vers elle et la retint en lui disant : « Non, Ségolène, mon aimée, ne suis pas ce malpropre !». Ces paroles ravirent notre Ségolène, c’était tout ce qu’elle attendait. Jésus, son Jésus lui avait parlé. Il l’aimait, elle lâcha alors le bras de Johny qui se trouva alors tout penaud, et elle prit son Jésus dans les bras et l’embrassa tendrement.

Ils s’aimèrent alors toute leur « vie » d’un amour tendre et platonique, et Johny trainait toujours dans les parages, juste au cas où Ségolène changerait d’avis, ce qu’elle ne fit jamais.

Il était une fois un pauvre cowboy, seul qui errait dans les plaines désertiques du Far-West. Sa seule compagnie se résumait à son destrier Jolly Jumper, les discours étaient assez pauvres. Notre cavalier se prit à parler aux cieux pour un peu de présence humaine, mais ce fut Dieu en personne qui lui répondit.

  • Ah ! Tu t’adresses enfin à moi. Depuis le temps que je t’observe, je connais tout de toi, comme si je t’avais fait.

Luke, étonné, s’arrêta net.

  • Ecoutez, Monsieur Dieu.
  • Appelle-moi Dieu. Pas de chichi entre nous.
  • Oui, Dieu, donc. Je m’étais rendu compte depuis longtemps de votre présence : c’est vrai ! Mon habileté légendaire, mon tir plus rapide que mon ombre. Je te sentais tout contre moi, guidant ma main. C’était la main de Dieu.
  • Oh Luke, tu me savais là…
  • Oui Dieu, dans mon cœur, soutenant ma main.
  • Oh, Luke…
  • Oh mon Dieu…

Ce dialogue idyllique fut interrompu net par un hurlement aussi guttural que viril. « Et what else encore ? » Nos deux tourtereaux observèrent l’acteur narcissique s’avançant dans le soleil couchant.

Dieu : « Georges ? »

Luke : « C’est qui ce clown, hey ! »

L’acteur s’adressa au cavalier : « Penses-tu que cet amour est possible ? Il n’en est rien.

Le poor lonesome cowboy regarda le ciel et écouta les arguments du Créateur.

  • C’est pourtant vrai, cet amour a ses limites puisque Luke, je suis ton Saint Père.

Il était une fois Molière et Frida Khalo, deux passionnés par leurs longues chevelures brunes. Ils passaient des heures à se coiffer l’un l’autre en se racontant des mots doux. Leur amour grandissait en même temps que poussaient leurs fabuleuses crinières. Au printemps, ils se paraient de fleurs, en hiver, ils revêtaient de magnifiques chapeaux. Frida passait des heures à peindre son amant. Molière écrivait des textes enflammés sur sa bien-aimée. Un jour pluvieux d’Octobre, un homme arriva dans le charmant village du sud-ouest où vivaient Frida et Molière. L’homme répondait au nom de Francis, Francis Lalanne. Il avait eut vent de la passion qui unissait Frida et Molière ? Un couple si proche, si amoureux ne tarderait pas à mettre au monde un enfant ! Par dessus tout, un enfant à la chevelure époustouflante. Alliant les boucles de son père à la brillance des tifs ébènes de sa mère. Francis ne pouvait pas envisager que quelqu’un puisse lui voler son trophée de « plus belle chevelure nationale ». Un prix acquis à la sueur de son front ! Francis décida de s’introduire chez les amoureux pendant la nuit. Secrètement attiré par Frida, il ne put s’en prendre à la femme. Il déversa une bouteille d’eau oxygénée sur la tête de Molière et s’enfuit discrètement. Au matin, Frida se retourna vers son compagnon pour lui dire bonjour et fut prise de stupeur. Une masse blanche avait pris la place des cheveux soyeux et noisette de son compagnon. La surprise fut si grande qu’elle fit une crise cardiaque et mourut sur le champ. Francis atteint ainsi son objectif mais d’une façon qu’il n’avait pas souhaité. Honteux d’avoir tué la belle, il quitta la ville. Molière enterra Frida et conserva d’elle sa belle crinière. Ses cheveux gardés précieusement lui rappelèrent son amour jusqu’à la fin de sa vie.

Il était une fois une belle et élégante jeune fille du nom de Blanche-Neige. Blanche elle était, neige il faisait ce jour-là. Son prince était parti avec la neige le jour où le printemps fut venu. Triste, ayant déjà testé les sept nains qui n’étaient décidément pas à son goût, trop d’éclats de diamants venant des mines qui la piquaient de partout, elle passait son temps à chanter avec les oiseaux.

Un jour, son chant fut interrompu par un sifflement près de ses oreilles. Peu après elle eut à peine le temps d’apercevoir une balle jaune valdinguer avant d’être percutée en plein front et de tomber évanouie. La prochaine chose qu’elle entendit fut « putain merde fait chier ». Elle ouvrit les yeux. Un beau jeune homme lui fit face et la regarda interloquée. « Mais qui êtes vous, oh jeune femme qui ressemble à un dessin animé ? »
Blanche-Neige ne répondit pas, sous le choc, blanche, bouche béate, transcendée par la beauté et surtout la musculature de cet être enchanteur qui pourtant était bien réel.

L’homme lui toucha le bras pour vérifier la réalité de ce qui paraissait être un dessin. A son grand étonnement, leurs bras se confondirent de manière moelleuse et douce. Confondus à jamais, fusionnés en un, ils se sentirent unis pour l’éternité.

« Crac ! Cric ! Crac ! Cric ! » ; « Euh » « Euh » « C’est Wall-eee, où es-tu ? ».

Perdus dans la confusion de leurs corps, les deux êtres plongés dans la magie de la passion n’avaient pas entendu la mécanique s’approcher.

« Eva Euh… » Wall-E, robot sans âge, pleurait en marchant. Ses yeux brouillés ne voyaient rien. C’est ainsi qu’il trébucha sur les amants enlacés et tomba. « Euh ». « Trouvez-moi Eve, je ne peux plus bouger, dit-il aux amoureux. » Ceux-ci, trop occupés à se confondre encore et encore, ne l’entendaient pas. « Vous n’êtes que des pollueurs, toi, montagne de muscles, je vais te compacter, ça me guérira ! ».

Trop tard, de Peete Jampras, il ne restait rien qu’une feuille de dessin.

Cette histoire est peut-être vraie. Qui sait ? Elle appartient au passé.

Il était tune fois Tintin qui partait naviguer avec Christophe Colomb et son fidèle serviteur, le capitaine Hadock pour aller à la découverte des Américains et, manque de bol, ils tombèrent nez à nez avec la pointe extrême sud de l’Inde (si tant est que le Kesala ait un nez). Christophe ou Cricri comme on l’appelait dans le milieu eut comme une impression de déjà vu ! (lol). C’est alors qu’en débarquant ils interrompirent Gandhi qui était en plein discours lors d’un sommet international sur la paix. Celui-ci les regarda d’un air sceptique. Mais soudain les regards de Gandhi et du Capitaine se crossèrent et se fut alors une révélation. Le Capitaine pensa : « Depuis le temps que je cherchais l’âme sœur sur Meetic, il a fallu un simple petit voyage de routine pour le trouver ! Oh ces petite lunettes rondes sur son crâne chauve ! Et cette toge qui ne lui couvre que la moitié du corps, ce petit homme me fait fondre de plaisir ! ».

Et ce fut un coup de foudre réciproque ; Gandhi s’arrêta net dans son discours pour contempler la barbe hirsute et noire de jais d’Hadock. Il s’écria : « Mais pourquoi je perds mon temps, moi, avec ces beaux discours sur la paix. Finalement, la paix se trouve dans l’amour, tout simplement ! Et je suis sûr de trouver cet amour véritable avec ce beau pirate ! ».

Mais c’était sans compter sur l’apparition de la star Mickael Jackson qui était en pleine tournée mondiale et qui passait donc par là avant de se rendre à Bombay pour son concert du soir-même. A la vue de cette vision d’horreur, le Capitaine Hadock et Gandhi main dans la main, en train de se chuchoter des choses salaces au creux de l’oreille, il s’avança vers eux et rugit : « Mais vous êtes complètement dingues ? Je ne peux pas vous laisser faire une telle bêtise ! Vous êtes du même sexe, et par-dessus tout, vous n’avez pas la même couleur de peau ! Rendez-vous compte que j’ai moi-même tenté de changer de couleur pour enfin arriver à séduire de jeunes enfants blancs, et sans succès ! Je devrais vous brûler vifs devant toute cette foute pour vos atrocités ! ».

Gandhi lui répondit : « Mon cher Monsieur, je pense que vous vous trompez de cible. Nous, moi et mon ami, sommes uniquement porteurs d’un message de paix. La richesse de notre humanité ne réside-t-elle pas finalement dans le mélange de nos couleurs et de nos sexes ? N’est-il pas honorable de votre part de vouloir découvrir l’inconnu, de fusionner nos différentes cultures, nos valeurs ? «

A ces mots, Mickael Jackson ne se sent plus de joie. Et pour montrer sa belle voix, il donna un concert improvisé sur la place du village bondé, pour arriver un peu à se calmer. Ce fut le plus beau message de paix de la journée.

Charlemagne en avait assez de son époque « has been », personne ne voulait de son école. De toute façon, l’école ce n’est pas l’avenir ! Il décida alors de se transporter en 1974, se retrouva à Cherbourg. Que faire dans cette ville morne et grise ? « Tiens, ils ont inventé le cinéma… » A l’affiche, « Emmanuelle », c’est mieux que l’école, non ?

Il entra, s’installa dans le noir de la salle. Très vite il se sentit mal à l’aise au milieu de tous ces gens incultes, n’ayant pour sûr que très peu suivi d’écoles. Il prit alors une grande bouffée d’air et traversa d’abord l’écran pour rejoindre la beauté installée sur son fauteuil en rotin, cette fleur romantique qui lui souriait depuis le moment où il était arrivé. Il atterrit sur ses cuisses, peau remarquablement douce et sensuelle, regard de braise, bouche suave et tiède… Emmanuelle ouvrait de grands yeux ébahis devant la barbe florissante de Charlemagne. Elle songeait que c’était peut-être un impresario mondialement reconnu, qui pourrait, pourquoi pas lui offrir un cachet un peu plus intéressant que sa pauvre paye minable actuelle. Il faut dire qu’elle tirait le diable par la queue, en fin de mois.

Et… Film qui se poursuivait langoureusement. Le public, conquis par ce nouveau couple idyllique, allait presque se laisser prendre au jeu lorsque… un morceau de piano ignoblement enfantin se fit entendre dans la bande son : un morceau de Mozart, petite musique de nuit, mi-niaise, mi aigrelette fit grincer les dents du public.

Les notes s’égrenaient comme des sacs de billes dans une sphère d’acier en rotation. Charlemagne finit par s’arracher les poils de sa barbe, ne supportant plus cette cacophonie, le temps d’offrir des fleurs à Emmanuelle. Quant à Emmanuelle, plus habituée au top 50 qu’à cette musique hors d’âge, décida pour sa part, de quitter à jamais la scène pour plutôt vendre des chichis à la plage.

Quelques secondes plus tard, le public avait déserté la salle de cinéma, Emmanuelle recherchait un sponsor en chichis et Charlemagne le moyen de revenir au Moyen-Âge.

Moralité :

Quand déjà on ose fabriquer un film de merde, on n’a pas le droit de se permettre l’outrecuidance d’y insérer de la musique classique, au risque de blesser toutes les générations du Moyen-Âge jusqu’au XXème siècle.

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