L'eau go ! Raz-lit.

Publié le par Les Apéritures de Cherbourg

L'eau go ! Raz-lit.

Pas besoin de chercher 14h à midi, c'est l'heure du Logorallye. Dans le chapeau : Benz ; tournesol ; vraiment ; rayon ; rosier ; marrade ; violacé ; rutabaga ; momie ; Istanbul ; ramolli ; barbouillé.

Tu veux monter dans ma Benz ? Elle tourne à 50-55 L, direction assistée, une vraie merveille de la technologie. Vraiment j’te l’assure. Y’en a pas une comme celle là dans un rayon… allez, facile, de 1000 km. J’pense qu’avant je roulais en BM… Elle a bien failli me foutre dans les rosiers celle-là. Nan sans dec’ cette caisse, marrade assurée ! Et puis cette carrosserie, mate moi là : un violacé aux teintes rutabaga, du jamais vu ! De quoi vous ressusciter une momie. Avec mon pote on taille la zone et on trace direct sur Istanbul. Ch’suis trop ramollo, vivement que les vacances arrivent, je me sens trop barbouillé.

Il regardait un match de foot et il hurlait après Karim Benzema. Il envoya valdinguer le vase remplie de tournesols, qui se fracassa contre le sol. Ce monsieur était vraiment sanguin quand il s’agissait de football, se disait Paul. Un rayon de soleil traversa enfin le carreau du séjour, à 11h30 du matin, et illumina toute la pièce. Il jeta un regard à travers la fenêtre et vit les beaux rosiers au fond du jardin qui brillaient de tout leur éclat. Il se précipita pour les sentir profondément et entendait par le même temps la grosse marrade entre les deux rouges-gorges posés dans les branches d’oliviers, dont l’un avait le teint légèrement violacé. Les tomates devenaient de plus en plus mûres, juste à côté des rutabagas, et les laitues ressemblaient de plus en plus à des momies. Les graines provenaient d’Istanbul et elles n’avaient sûrement pas très bien apprécié le voyage. Les feuilles étaient complètement ramollos et c’était un désastre en salade. Il revint, un moment après avoir rêvassé dans le jardin et il arriva pour se mettre à table, le ventre tout barbouillé d’avoir mangé un kilo de cerises dans le jardin juste avant.

  • Benz alors ! Che croyais pas que tu foulais mancher des craines de tournesol !
  • Bah tu sais, Heinrich, che suis féchétarienne et moi, les saucisses, c’est fraiment pas mon truc…
  • Et des saucisses au thon ?
  • Non.
  • Au saumon ?
  • Non.
  • Pfff, c’est pas mon rayon les légume, Henriet. Moi, ch’aime que le porc et le roquefort.
  • Ça fa être dur de fifre afec toi…
  • Mais on a planté le rossier de l’amour pourtant ! Cela defrait te suffire, non ?
  • Ah… Oui, quelle grosse marrade qu’on a partaché là ! Tu te soufiens ? Dommache que ces fleurs ont pris une teinte fiolacée. Che crois que cela proufe que notre amour ne peut durer… Tu manches du saucisson et moi des rutabagas.
  • On a qu’à faire des apéros saucisson/rutabagas.
  • Bonne idée ! Afec beaucoup de bière !
  • Oh oui ! Mais ce coup-ci, un peu de modération où che serai une momie demain !
  • Comme la dernière fois à Istanbul. Ch’ai du te porter… Ah Heinrich, on en a passé de bons moments ensemble quand même.
  • Alors ma chère Henriet, on oublie cette nourriture bissard qui rend nos cerfeaux ramollos, on barbouille le saucisson de rutabaga et on fait l’amour après.
  • Da, Heinrich.

La tête nue, baignée par le vent, les pieds foulant la bruyère, quand au loin, le vrombissement d’une Benz, sur la route d’un chant de tournesols, me sort de ma rêverie. Vraiment, ce nouveau voisin dénoté de nos habitudes… Mais les derniers rayons du soleil, embrasant mes joues fit vite passer cette sensation étrange de rejet. Je rentre chez moi, en passant près du rosier, je lui prends une fleur pour maman. A la maison je la trouve en pleine marrade avec la femme du susdit voisin. Elle, est douce, souriante, charmante, rien à voir avec l’étrange bonhomme violacé, qui un jour, a pourtant dû la séduire... Enfin… Je vais au potager, les rutabagas poussent, la salade peine. Malet sort de la maison en riant, faisant peur au chien, il s’était enroulé dans du papier toilette pour faire la momie et visiblement, Istanbul, le cavalier King Charles de maman ne trouvait pas ça très drôle.

« - Arthur ! Arthur, regarde ! Je suis tout raide comme une momie d’Egypte. Pas un zombie, les zombies c’est ramollo !

- Très juste, mais était-ce indispensable de te barbouiller de mûres ?

- C’est parce qu’au début, j’imitais le nouveau voisin. »

Elle écoutait « Ma Benz, Benz » de NTM quand elle le rencontra ! Ça lui inspirait de nombreuses choses, mais elle était trop timide pour l’approcher. Lui, c’était un peu comme le professeur Tournesol, toujours à l’ouest, du coup, il ne voyait pas qu’elle n’avait d’yeux que pour lui. « Vraiment, il est trop canon ! » avait elle dit entre le rayon baskets et le rayon lingerie de Carrefour. Elle était même tombée dans les rosiers quand elle l’avait vu, tellement envoutée par ce corps d’Albâtre. Ses potes à lui s’étaient payés une bonne marrade, la voir se payer une chute dans les fleurs. Elle en était ressortie toute griffée et violacée par les bleus pointant le bout de leur nez. Elle se sentit alors plus laide qu’un rutabaga, mais c’est à ce moment qu’il l’aperçut. Il était raide, tel une momie, lui aussi, subjugué par cette demoiselle qu’il avait vue. Ni une, ni deux, il était sure qu’elle était la femme de sa vie et leur premier voyage serait : Istanbul !

Ses amis le sortirent de ses pensées

« - Ben alors Raf’, t’es ramollo ! Qu’est-ce que t’as ?

- Oh, rien, j’suis un peu barbouillé ».

Il les laissa plantés là, et se dirigea vers l’élue de son cœur pour l’aider à se relever.

Benz… Mais c’est quoi ça ?

Une chanson au top du top ? Ma Benz, ça me fait penser à tournesol, tourné vers le soleil, soleil de la vie, énergie vitale qui nous aide à vibrer malgré l’ombre qui plane. Vraiment. VRIAMENT. Si seulement je voyais ce soleil plus souvent… Son rayon est là, mais il ne m’atteint pas. Comme celui d’un vélo, il tourne à perdre allure autour de moi, espérant un regard, une attention. Comme ce rosier tout juste taillé, les fleurs fraîches belles à croquer. Un jour, j’arriverai à voir tout ça, à passer de rigolade à marrade, passer de blanche à rouge violacé, sauter dans les airs lors d’une courses effrénée, rire, rire à m’envoler, manger de tout, de rien, des rutabagas, qui me feront savourer la joie. Mais pour l’heure, je me sens comme une momie, une petite souris, incapable de voir le champ fleuri de la vie. Ça m’était déjà arrivé à Istanbul, pourtant, il y avait foule, mais tout ce chahut-bahut me foutait les boules. Comme là-bas, je me sens de nouveau ramollo, aucune motivation pour le boulot, envie de dodo, dodo... Tous les jours barbouillée, j’attends l’heure ou je pourrais me lever, sûre de mes qualités, prête à profiter de tout ce que la vie peut me donner.

Ainsi soit-il. Il était encore et toujours là-bas avec son gros Benz. On s’avait plus quoi faire pour l’ignorer. On a été jusqu’à planter tout un champs de tournesols, pour vraiment créer une frontière du réel, frontière végétale entre cet excès de rayon technologique alors que nous, ce qu’on voulait c’était rayonner au soleil, allongés dans les hautes herbes, humer les rosiers, vivre l’essence même d’une vie qui influe une grosse marrade. « Ta gueule » comme il aurait pu dire l’autre, là… Tant il benzait il en devenait tout violacé. Ça faisait peur aux enfants quand il se présentait rue Tabaga. La rue là juste à côté de l’école. Le pire ce que je vous raconte pas encore, c’est qu’au musée historique, il a même réveillé une momie qui n’en croyait pas ça couleur. La galère par la porte de sortie, paf, une momie qui court, imaginez l’effet que ça fait. Il court en direction du premier avion pour Istanbul. Heureusement que le Benz il est du genre ramollo, sinon il aurait débandé toute la momie, et je pense que le pilote de l’avion à cette vue aurait été si barbouillé qu’il y aurait bien eu un crash sur mon champ de tournesols.

Dans ma Mercedes Benz, vieux modèle déglingué de 1932, j’avançais en tirant sur mon havane et en recrachant la fumée par la fenêtre, exprès pour crever les tournesols sur les bas-côtés de la route. Vraiment, c’était génial de les voir baisser de la tête, crever lamentablement sous l’effet de la nicotine, et non pas sous la chaleur des rayons du soleil du Nevada.

M’en fous, pour aller voir Nina, je m’arrêterai acheter un rosier dans un bled quelconque… Pas besoin de ces tournesols ; ce ne sont pas des fleurs, les tournesols, c’est juste une marrade, un ersatz de fleurs…!

Le soir tombait, une lueur violacée apparaissait dans le ciel et j’atteignais San Remo… Ah, pas de fleuriste ! Tant pis, un épicier fera l’affaire.

« Vous me mettez un bouquet de rutabagas, c’est pour Nina, ce n’est pas une super nana, si vous voyez ce que je veux dire, c’est plutôt style « momie », cette Nina. »

Bon, ok ! Je ne suis pas allé la chercher du côté d’Istanbul cette Nina, en fait,… Nina, c’est ma grand-mère (un peu momie donc, légèrement ramollo de la tête).

En bref, un bouquet de rutabagas et le tour est joué.

J’ai repris ma benz, roulé à toute allure, tellement vite que je suis arrivé chez ma mamie barbouillé ; je lui ai offert les rutabagas en échange d’un alka-seltzer-benz !!!

Une Benz peut en cacher une autre les soirs de fête nationale. C’est ma fête, je m’appelle Fête Nationale.

Je savais pas, moi, dormant dans mon chant, les doigts de pieds en tournesol, ma boussole dans l’horodateur.

Vraiment, je savais pas moi. Joueur d’éventail, danseur éolien, du vent, du vent, le guidon près des rayons mais pas la tête dedans.

Une rose peut planquer du piquant. Mais pas une ortie.

Je savais pas moi.

L’index du géant vert mais le reste de la main, hein ?

La marrade comme emploi du temps.

Matin, Midi, Soirée.

Les feux d’Artifice.

Je savais pas moi que labelle bleue pouvait cacher le bouquet.

Ô la belle violacée !

Les petits pois dans le ciel, Oh !

Mon crédo, les légumes d‘antan : topinambours, tambours piquants ! Percu ô rutabaga ; ça c’est un nom qui pète pour un enfant qui de juillet naît le 14.

Trouvé dans le champs, trouvé sur le champs.

Dans ses langes, momie souriante.

Ruta, Dors, Ruta Dors Rutabaga.

Toi tu navigueras.

Tes bouquets seront sans Istanbul, Bultanis, Tambulis.

Oui Rutabaga tu la verras. Et pas ramollo avec ça.

Ça swinguera dans les brancards.

Rutabaga tu te débarbouilleras.

Sans frontières, tu te barbouilleras, maquilleras d’accent et d’azur au pluriel.

Je chante dans une Mercédès Benz… Ben zut alors !

Tourne à gauche…

Tourne à droite…

Tournesol droit devant !

Vraiment, faut pas exagérer ! J’en connais un rayon sur les tournesols, mais celui-là… Il ressemble à un rosier… Quelle marrade camarade ! Comment croire qu’un tournesol violacé puisse être pris pour un rosier ?

Foi de rutabaga, je veux en avoir le cœur net !

Pas de momie dans les parages ? J’irai à Istanbul en parler au Professeur Ramollo…

Je me sens tout barbouillé…

Soulagement. Tu rêves de ma Benz et tu reviens de si loin. Allonge toi là, baby. Et lèche un peu ce tournesol dans mon ventre. J’irais ce matin même irradier sa rosée de satin.

Putain vrai et ment, tu t’y retrouves toi ! Deux contraires. Aïe ! Ce rayon de feu dans la bouche irradie vert prune rouge. De là pousse même un rosier. Oui un rosier dur un rosier feuillu et chaque épine me brûle. Chaque épine est une brûlure… Marrade. Roule toi dedans et laisse pisser. J’ai laissé naître un violacé sur ta peau et dans tes prunelles, la joie du rutabaga désir de rutabaga qui n’a pas de mot.

T’as vu Momy, le film ? C’est long…. Istanbul, ma rêveuse d’un ailleurs jamais atteint qui se roule qui s’écroule qui devient rapidement décomposé en ses muscles ramollos, en sa voix va mollo et son estomac barbouillé.

J’emmenais en ce jeudi mon Oncle dans ses plantations à la Benz’farm ! Où on y cultive entre autre des tournesols. La cohabitation du riz et des tournesols était vraiment productive. Les rayons du soleil se reflétaient sur l’eau des rizières et les grosses fleurs jaunes, la tête en bas, se gavaient de sa chaleur. En bout de chaque parallèle était planté un rosier, comme dans les vignobles de mon pays. Quelle grosse marrade quand il fallait expliquer au touriste japonais que ça n’était pas pour la déco. Les fleurs violacées donnaient un effet esthétique incroyable. Dans le potager familial hors des champs à grosse production, la grand mère Benz, une vieille momie en plus de faire du bon café, plantait du rutabaga.

Venue il y a trois générations des montages d’Istanbul la vieille femme s’était adaptée et bien que son époux, aujourd’hui tout ramollo, elle aimait la vie des champs et rentrait le cœur léger et les mains barbouillées de terre chaque soir, fière de son œuvre et de son petit fils.

Publié dans Jeux

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article